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Les élèves et étudiants à l’« école » de la biosécurité

L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB), en collaboration avec le Forum Ouvert sur les Biotechnologies Agricoles en Afrique, section du Burkina (OFAB-Burkina) a organisé au cours de l’année 2020, des conférences sur la biotechnologie/biosécurité respectivement au Centre Agricole Polyvalent de Matourkou (CAP/M), au Centre Universitaire de Ziniaré, à l’Institut Des Sciences (IDS) et à l’Université de Dédougou. Ces sessions visaient à informer et sensibiliser les élèves des écoles professionnelles ainsi que les étudiants sur les questions de biotechnologie/biosécurité.

1 : Le Directeur général de l’ANB prononçant son mot de bienvenue

Photo 1 : Vue partielle des pensionnaires du CAP/M pendant les échanges

Depuis 2009 et conformément à ses missions, l’ANB a entrepris une « vaste » campagne d’informations et de sensibilisation sur les questions de biosécurité au profit de l’ensemble des composantes de notre société. C’est dans cette dynamique que l’Agence a envisagé au titre de cette année 2020, de poursuivre ses actions de communication à travers l’organisation d’une série de conférences sur la biotechnologie/biosécurité au profit des élèves des écoles professionnelles et des étudiants des universités du Burkina Faso. Il s’est agi d’outiller les élèves et les étudiants sur les questions de biotechnologie/biosécurité ; toute chose qui pourrait leur être utile dans l’accomplissement de leurs missions.

Les cérémonies d’ouverture des conférences sur la biotechnologie/biosécurité ont été présidées par les premiers responsables des universités, des écoles professionnelles suscitées et le Directeur général de l’ANB. Ces derniers ont félicité l’ANB pour cette initiative qui permet d’informer et sensibiliser les élèves et étudiants sur les questions de biotechnologie/biosécurité qui font l’objet de controverses, tant au Burkina Faso et dans le monde entier. Chacune de ces conférences a été ponctuée par deux (02) communications. La première communication a porté sur les biotechnologies, leur évolution et leurs domaines application et la seconde communication portait sur la Biosécurité, outil de régulation et la biotechnologie, et son application au Burkina Faso.

2 : Le présidium à la cérémonie d’ouverture de la conférence sur la biotechnologie/biosécurité à l’Université de Dédougou

Photo 2 : Le présidium à la cérémonie d’ouverture de la conférence sur la biotechnologie/biosécurité à l’Université de Dédougou

Les participants s’imprègnent des biotechnologies modernes

La première communication a été assurée par Dr. Edgar Valentin TRAORE de l’OFAB à la session de sensibilisation au CAP/M et au Centre Universitaire de Ziniaré et par Dr Massouroudini AKOUDJIN, Directeur de l’Evaluation et du Contrôle (DEC) de l’ANB aux sessions de l’IDS et à l’Université de Dédougou. Dans leur exposé, les communicateurs ont évoqué l’historique de la biotechnologie jusqu’à l’avènement des biotechnologies modernes. Ils ont aussi évoqué les applications de la biotechnologie moderne dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’environnement, de l’énergie, des mines, etc. ainsi que la situation mondiale des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Les présentateurs ont aussi relevé les nouvelles techniques de modification génétique comme le Gene Drive ou « impulsion génétique » et la biologie synthétique.

3 : Dr Valentin S. Edgard TRAORE de l’OFAB pendant sa communication sur les biotechnologies modernes et leurs applications au Centre Universitaire de Ziniaré

Photo 3 : Dr Valentin S. Edgard TRAORE de l’OFAB pendant sa communication sur les biotechnologies modernes et leurs applications au Centre Universitaire de Ziniaré

De la biosécurité et sa mise en œuvre au Burkina Faso

La seconde communication a été assurée par Dr Zézouma SANON, Directeur de la Communication, de la coopération scientifique et technique et des Relations Publiques de l’ANB. En guise d’introduction, Dr Zézouma SANON a relevé l’enjeu majeur de la biosécurité qui renvoie à l’ensemble des mesures (cadre politique, règlementation, et gestion) pour contrôler les risques potentiels (risques non avérés) liés à l’utilisation des biotechnologies modernes. Le Directeur en charge de la communication de l’ANB a, par ailleurs présenté le cadre juridique et règlementaire en matière de biosécurité, composé d’une loi portant régime de sécurité en matière de biotechnologie et de douze (13) décrets d’application qui permettent d’opérationnaliser la loi suscitée. Quant au cadre institutionnel, il est constitué de l’ANB, Autorité nationale compétente en matière de biosécurité au Burkina Faso, appuyée par deux (02) organes consultatifs. Il s’agit du Comité Scientifique National de Biosécurité (CSNB) composé de vingt-six (26) membres dont treize (13) membres titulaires et treize (13) membres suppléants en charge de l’évaluation des risques et de l’Observatoire National de Biosécurité (ONB), composé de trente-trois (33) membres en charge de la surveillance et de l’éducation du public sur les questions de biosécurité. Il convient d’ajouter également le Conseil Scientifique et Technique (CST), constitué de dix (10) membres. Il a pour mission de veiller sur la qualité et la cohérence des projets et programmes de l’Agence avec les objectifs fixés par le gouvernement en matière de biotechnologie/biosécurité. Le communicateur a aussi présenté aux participants le processus de prise de décision en matière de biotechnologie moderne, les inspections et suivis qui permettent in fine, le respect des conditionnalités par le notifiant. Se focalisant sur l’expérience de l’ANB en matière de régulation des OGM, le communicateur a énuméré les différentes autorisations d’utilisation des OGM à l’échelle nationale, les différentes catégories de public-cibles qui ont été touchées par les activités d’information et de sensibilisation sur les questions de biotechnologie/biosécurité ainsi que les sources d’informations fiables sur les questions de biotechnologie/biosécurité.

Photo 4 : Dr Zézouma SANON, Directeur en charge de la communication de l’ANB pendant sa communication sur la biosécurité et sa mise en œuvre au Burkina Faso

Photo 4 : Dr Zézouma SANON, Directeur en charge de la communication de l’ANB pendant sa communication sur la biosécurité et sa mise en œuvre au Burkina Faso

Concluant sa présentation, Monsieur SANON a relevé que la satisfaction des besoins de l’humanité continuera de faire appel à la biotechnologie qui ne peut à son tour se développer sans une biotechnologie forte. Il a exhorté les participants à être des relais d’information auprès des populations sur les questions de biotechnologie/biosécurité.

Des préoccupations soulevées

Les préoccupations des participants ont porté essentiellement sur la différence entre les OGM et les cultures conventionnelles, les risques potentiels découlant du développement des produits de la biotechnologie moderne, la question de la suspension du Coton Génétiquement Modifié (CGM), les considérations socio-économiques et socio-culturelles des OGM, la méthodologie de l’évaluation des risques potentiels des OGM. Il y a, en sus de ces préoccupations, la question des moustiques mâles stériles génétiquement modifiés, la relation entre OGM et pesticides et le rôle de l’ANB dans la régulation de ces biotechnologies modernes au Burkina Faso. A ces différentes préoccupations soulevées, l’équipe de l’ANB a apporté des précisions de taille sur certaines questions polémiques au sein de l’opinion publique nationale et internationale.

Photo 5 : Mlle COMPAORE de la filière Maths/SVT de l’IDS s’est préoccupée des risques potentiels découlant du développement des produits de la biotechnologie moderne

Photo 5 : Mlle COMPAORE de la filière Maths/SVT de l’IDS s’est préoccupée des risques potentiels découlant du développement des produits de la biotechnologie moderne

Les participants ont apprécié à sa juste valeur, la tenue de ces sessions de sensibilisation sur la biotechnologie/biosécurité. Comme Dieudonné ZONGO de la filière Maths-Sciences de la Vie et de la Terre de l’IDS « Cette session de sensibilisation m’a permis de comprendre beaucoup de notions sur les biotechnologies modernes et la biosécurité. Je souhaite que l’ANB multiplie ces activités de communication », s’est-il réjoui. Haoua TRAORE de la filière socio-anthropologie de l’Université de Dédougou abonde dans le même sens, « Cette conférence m’a personnellement permis de remettre en causes certaines prénotions sur les OGM. Je suis nantie de notions sur les biotechnologies modernes et la biosécurité », a-t-elle martelé.