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Les acteurs du LNSP et de la DGAP s’imprègnent du système national de biosécurité

L’Agence Nationale de Biosécurité (ANB), Autorité nationale compétente en matière de biosécurité au Burkina Faso a organisé deux (02) sessions d’informations et d’échanges sur la biosécurité, les 28 et 29 juillet 2020 respectivement au profit de deux acteurs du Ministère de la Santé : Le Laboratoire National de Santé Publique (LNSP) et la Direction Générale de l’Accès aux Produits de Santé (DGAP). Ces sessions visaient d’une part à créer un cadre d’échanges entre l’ANB et ces différents acteurs suscités et d’autre part, informer et sensibiliser sur la biotechnologie/biosécurité.

Photo 1 : Vue partielle des participants au LNSP

En tant que structure publique chargée de la régulation des biotechnologies modernes à l’échelle nationale, l’ANB se doit de communiquer avec les institutions nationales. Plusieurs actions ont alors été entreprises au profit d’acteurs des secteurs public et privé. En dépit de ses actions, l’ANB tout comme la biosécurité demeurent encore peu connues du public. Ainsi, certaines structures bien que proches de l’ANB de par leurs missions ont une faible connaissance de l’Agence. C’est à ce titre que l’ANB a organisé au titre de l’année 2020, deux (02) rencontres d’informations et d’échanges au profit des acteurs du LNSP et de la DGAP.

Les cérémonies d’ouverture des sessions d’informations et d’échanges sur la biosécurité ont été ponctuées respectivement par les allocutions du Directeur général du LNSP, Pr Elie KABRE et du Directeur du laboratoire de biologie médicale, Dr Charles SAWADOGO, représentant le Directeur général de l’Accès aux produits de santé. Prenant la parole, le Directeur général du LNSP a salué à sa juste valeur la tenue effective de cette rencontre d’informations et d’échanges sur la biosécurité au profit de son personnel. « J’avoue que cette session d’information et d’échanges revêt un grand intérêt pour le LNSP en tant qu’acteur intervenant dans la biosécurité. Cette session permettra de dégager des pistes de collaboration avec l’ANB concernant les activités de contrôle des laboratoires. Cela nous permettra de mutualiser nos efforts tant au niveau de la formation et en termes de maintenance de nos équipements », a-t-il indiqué.

Intervenant à son tour, le Directeur du laboratoire de biologie médicale a traduit ses remerciements à la Direction générale de l’ANB pour l’organisation de cette rencontre d’informations et d’échanges sur la biosécurité. « Ce cadre d’informations et d’échanges à n’en point douter, constitue une aubaine pour notre structure qui travaille sur des produits biologiques au laboratoire qui peuvent être des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM). Cette session nous permettra d’établir une collaboration fructueuse avec l’ANB pour la prise en compte des biorisques dans nos laboratoires », s’est-il réjoui.

Les biotechnologies modernes et ses applications

Les deux (02) sessions d’information et d’échanges ont été ponctuées par une communication relative à la biosécurité et sa mise en œuvre au Burkina Faso. Cette communication a été assurée par Dr Zézouma SANON, Directeur de la Communication, de la coopération scientifique et technique et des Relations Publiques (DCRP) de l’ANB.

Photo 2 : Les acteurs de la DGAP suivant avec grand intérêt la communication de Dr Zézouma SANON sur la biosécurité et sa mise en œuvre au Burkina Faso

Dr Zézouma SANON s’est, d’emblée appesanti sur les différentes applications de la biotechnologie moderne dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de l’industrie, les mines, l’énergie, la sécurité, etc. Dr SANON s’est, en outre focalisé sur les risques potentiels découlant du développement des biotechnologies modernes. Au titre de ces risques potentiels, l’on peut citer entre autres, la contamination génétique par le transfert de gènes modifiés vers des souches primaires locales, la disparition du patrimoine génétique local et la perte de la biodiversité, le déséquilibre écologique de la chaîne alimentaire. A cela s’ajoutent les risques pour la santé humaine et animale (allergénicité, toxicité), les considérations socioéconomiques (changement radical des systèmes de production, disparition des cultures vivrières traditionnelles et leur remplacement par les OGM, l’accès aux semences par les petits producteurs ruraux, la domination de l’agriculture mondiale par les multinationales, etc.) ainsi que celles éthiques et religieuses (franchissement des barrières naturelles de reproduction, tripotage du vivant et l’utilisation de gènes d’animaux faisant l’objet d’interdit alimentaire).

La biosécurité pour assurer une utilisation sans dangers des OGM

Le communicateur a, par ailleurs évoqué le cadre institutionnel, juridique et règlementaire en matière de biosécurité au Burkina Faso. Ainsi, le cadre institutionnel est composé de l’ANB qui est l’Autorité nationale compétente à l’échelle nationale. L’ANB est appuyée dans ses missions par deux (02) organes consultatifs, que sont l’Observatoire National de Biosécurité (ONB) qui est chargée de la surveillance et de l’éducation du public en matière de biosécurité et le Comité Scientifique National de Biosécurité (CSNB), organe consultatif en charge de l’évaluation des risques.

Quant au cadre juridique et règlementaire en matière de biosécurité, il se compose d’instruments juridiques internationaux que le Burkina Faso a ratifiés, d’une loi et des textes règlementaires qui permettent d’opérationnaliser ladite loi. Il s’agit essentiellement de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD), du Codex Alimentarius, des Accords de l’OMS, du Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologiques et de son Protocole additionnel de Nagoya-Kuala Lumpur sur la responsabilité et la réparation des dommages.

Photo 3 : Monsieur Abdou Azize OUEDRAOGO (centre)s’est appesanti sur les mesures de prévention et de gestion des risques potentiels découlant de l’utilisation d’un OGM

A l’échelle nationale, il y a la loi 064-2012/AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie et de douze (12) décrets d’application qui permettent d’opérationnaliser ladite loi. Dr SANON a également fait cas de la procédure de prise de décision en matière de biotechnologie moderne qui s’effectue en 150 jours, ainsi que les inspections menées par l’Agence pour s’assurer du respect des conditionnalités édictées au notifiant. Aussi, le directeur en charge de la communication de l’ANB a fait le point des différentes autorisations d’utilisation des OGM au Burkina Faso. L’expérience de l’ANB en matière de communication Se focalisant sur l’expérience de l’ANB en matière de communication, Dr Zézouma SANON a relevé que depuis 2009, l’ANB s’est engagée dans une « vaste » campagne de communication dans l’optique de répondre à sa mission d’information/sensibilisation du public et sa participation à la prise de décision en matière de biotechnologie. Ainsi, plusieurs canaux, à savoir les Journées Portes Ouvertes, les conférences publiques, les ateliers d’information et d’échanges, les table-rondes, et les théâtre-forums ont été utilisés dans la stratégie de communication de l’Agence. Ces canaux ont permis de toucher à ce jour 20989 personnes réparties sur l’étendue du territoire national.

Photo 4 : Dr Charles SAWADOGO de la DGAP (gauche) a tablé son intervention sur la problématique de la prise en charge des biorisques dans les laboratoires de biologie médicale

Concluant sa communication, Dr SANON a relevé avec force de taille que la satisfaction des besoins de l’humanité sans cesse croissants, ne saurait se réaliser sans l’apport de la biotechnologie moderne qui ne peut se développer sans une biosécurité permettant de réduire, voire annihiler tous les risques potentiels découlant du développement de cette technologie. A cela, il convient de mentionner la poursuite et l’intensification des activités d’informations et de sensibilisation auprès de toutes les catégories socio-professionnelles, afin de donner aux populations les informations fiables sur la biotechnologie/biosécurité.